Il a osé l'exode définitif !

Adieu André Gorz !

 

 

Ils sont partis comme ils ont vécu, c'est à dire ensemble.
André Gorz et son épouse Dorine se sont suicidés..
pour ne pas survivre l'un à l'autre ...

 

"Il faut apprendre à discerner les chances non réalisées qui sommeillent dans les replis du présent. Il faut vouloir s'emparer de ces chances, s'emparer de ce qui change. Il faut oser rompre avec cette société qui meurt et ne renaitra plus. Il faut oser l'Exode.

Il ne faut rien attendre des traitements symptomatiques de la crise, car il n'y a plus de crise : un nouveau système s'est mis en place qui abolit massivement le travail. Il restaure les pires formes de domination, d'asservissement, d'exploitation en contraignant tous à se battre pour obtenir ce travail qu'il abolit."

Né Gérard Horst en 1923 à Vienne, il fut journaliste et grand reporter sous l'identité Michel Bosquet, co-fondateur du Nouvel Obs, Membre du comité de rédaction des "Temps modernes" de 1964 à 1983 et grand philosophe, il annonce la fin de la centralité du travail industriel dans les sociétés capitalistes dès 1980 et explore le potentiel de subversion, de gratuité et de liberté qu’il y a dans l’économie de l’immatériel...

Sa réflexion sur la division capitaliste du travail, est complexe et « tourmentée », son aboutissement est une approche du revenu garanti indépendant du travail (revenu de citoyenneté) amenant à une libération du Temps dans le cadre d'une métamorphose du travail en activités.

 

à lire :

Lettre à D,  Galilée, 2006
Misère du présent, richesse du possible, Galilée, 1998
L'immatériel. Connaissance, valeur et capital, Galilée, 2003
Adieux au prolétariat (au delà du socialisme), Galilée, 1980



  1. adieu maître

    kalima
    Mardi 25/09/2007 à 23:21

    Il a osé en commettant un acte hautement philosophique, touchant, beau et triste. Il a donné l'ultime preuve d'amour qu'il n'a pas su donner à temps pris qu'il était dans le tourbillon des concepts et idées.

    Les actes philosophiques sont rares mais porteurs de sens beaucoup plus que mil et un ouvrages de philo. Socrate nous l'a appris en premier, Zweig et d'autres grands esprits.

    Adieu maître, et espérons que tu seras avec elle là haut comme tu lui a écris dans ta lettre d'amour, l'une des plus belles lettres d'amour.

  2. depassage
    Mercredi 26/09/2007 à 13:34

    je ne pense pas que son acte, soit philosophique, ou en rapport en tout cas avec sa philosophie, à savoir" apprendre à discerner les chances non réalisées qui sommeillent dans les replis du présent. et vouloir s'emparer de ces chances, s'emparer de ce qui change", d'autant plus que l'exode de la société ne veut pas dire l'exode de la vie..

    quelqu'un qui se donne la mort, ne reste pas axé sur le présent, quelqu'un qui se suicide est quelqu'un qui se projette..ou qui renonce ou tout simplement qui ne supporte plus sa propre souffrance..un acte amoureux certes mais rien de philosophique..

  3. Elle
    Samedi 29/09/2007 à 09:07

    La liste est longue de ceux qui ont osé l'exode ou le néant : Roméo et Juliette, Primo Levi, cesare Pavese, Deleuze , Hemingway,Virginia Woolf, Allende,...

    Le suicide n'est-il pas le choix de la tranquillité en renonçant de subir les tracas de l'age et de la maladie et celui de  rester maître de sa mort ?